Le don du père de Giuseppe Santoliquido
Le 17 octobre prochain, à 20h, au « Bistro » de Grand-Marchin, nous recevrons l’auteur belge Giuseppe Santoliquido. Pour vous donner l’envie de nous rejoindre lors de cette soirée, nous vous en disons un peu plus sur ses romans, qui tous ménagent des intrigues passionnantes et des portraits de personnages que l’on n’oublie pas de sitôt, le tout sur fond d’une écriture envoûtante.
Après « L’été sans retour », Giuseppe Santoliquido nous livre ici un récit beaucoup plus personnel, qui débute comme une plongée dans le passé de son père et se transforme progressivement en un acte de reconnaissance filial envers lui. Lui, c’est Gerardo, un homme arrivé en Belgique juste après la euxième Guerre mondiale, alors qu’il n’avait que 10 ans. Son pays, l’Italie, n’avait rien à offrir à sa famille, ce qui avait décidé son propre père à tenter sa chance ici, comme de nombreux autres compatriotes. À l’image de ceux-ci, la famille va vivre de peu de moyens et en visant avant tout à
s’intégrer : si l’Italie ne leur a rien donné, la Belgique était généreuse et il s’agissait de lui en être reconnaissants. Alors que Gérardo montre très vite de vives capacités intellectuelles et que ses enseignants poussent son père à l’aiguiller vers des études supérieures, ce dernier refuse, pour des raisons purement financières. La décision, irrévocable, va meurtrir Gérardo et lui ôter à jamais toute ambition, le reléguant même dans une attitude, aux yeux de son fils Giuseppe en tous cas, une attitude timorée, reposant sur une prudence excessive et sur un manque d’ambition désespérant.
Entre Gerardo, devenu garagiste contre son gré, et son fils Giuseppe arrivé à l’âge adulte, les relations se révéleront vite tendues. Tantôt miné par la dépression, tantôt très sûr de lui et méprisant envers ce père dont il a parfois honte, le futur écrivain aura du mal à trouver sa propre voie. C’est lorsqu’il l’aura finalement identifiée, après avoir tenté des études à Rome et exercé comme vendeur dans le garage familial, que Giuseppe finira par ouvrir les yeux sur les raisons de l’attitude de son père. Et qu’avec ces raisons, il changera de point de vue à l’égard de ce dernier. C’est ce cheminement que nous raconte « Le don du père » et qui nous y mène, à ce don, dans une langue belle et souvent envoûtante, dans un récit où l’auteur ne s’épargne pas et qui arrive tantôt à nous émouvoir, tantôt à nous arracher un sourire.
- Nicolas